Texte de www.rts.ch :
Face à la sécheresse, les agriculteurs romands testent les haies fourragères comme alternative au pâturage.
Face aux sécheresses estivales de plus en plus fréquentes, les agriculteurs suisses cherchent des alternatives pour nourrir leur bétail lorsque l’herbe vient à manquer dans les champs. Une nouvelle piste encore inédite sous nos latitudes est aujourd’hui explorée: les feuilles d’arbre comme fourrage.
Sept exploitations romandes participent à une expérimentation encadrée par l’Agroscope et financée par la Confédération. Elles misent sur les haies fourragères comme solution complémentaire face aux effets du changement climatique dans les champs.
Cinq espèces ont été sélectionnées par l’Institut de recherche: l’aulne de Corse, le saule marsault, le frêne à fleurs, le mûrier blanc et le tilleul à petites feuilles. Toutes sont résistantes à la sécheresse et au gel et elles poussent rapidement.
De premiers résultats prometteurs
Selon Pierre Mariotte, suppléant du groupe de recherche des systèmes pastoraux de l’Agroscope, les premiers résultats sont prometteurs. «Nous voyons que les animaux en mangent, que les arbres survivent et qu’ils poussent», explique-t-il vendredi dans le 19h30.
Il ajoute que des études montrent que «la qualité du lait est améliorée chez les animaux qui mangent des ligneux, donc les feuilles de certains arbres, avec une proportion plus importante d’oméga 3 et 6. Ce qui a un effet sur la qualité du lait et potentiellement sur la qualité du fromage».
Phase test grandeur nature dans les champs romands
Depuis une dizaine d’années, la sécheresse fragilise les pâturages. A Crassier, dans le canton de Vaud, Thibaut Melly observe chaque été les effets conjugués de la bise, de la chaleur et du manque d’eau sur l’herbe indigène.
Pour lui la situation est claire: le trèfle est sec, l’herbe fourragère ne pousse plus. La sécheresse rend cette période particulièrement critique pour les pâturages suisses.
«En ayant des haies qui vont s’enraciner profondément, on espère qu’elles tiennent le coup les étés», explique l’agriculteur, dont l’exploitation fait partie des sept fermes romandes engagées dans l’expérimentation encadrée par l’Agroscope.
